Port Jeanne D'Arc
Léo, popchat attentif (photo François)
Il y a un peu plus d’un siècle, le 29 octobre 1908, un bateau vapeur Norvégien, le Jeanne d’Arc, entre pour la première fois dans le Golfe du Morbihan. Grâce à un accord passé avec les frères Bossière (ayant les droits d’exploitation à Kerguelen), la compagnie norvégienne A/S Kerguelen peut chasser la baleine autour de l’archipel. Le capitaine Ring et son équipage cherchent alors un bon emplacement pour construire ce qui deviendra la seule et unique station baleinière jamais construite sur le sol français : Port Jeanne D’Arc. Elle voit rapidement le jour sur la Presqu’île Jeanne d’Arc au sud du Golfe du Morbihan.
La forge et les nombreux bidons abandonnés servant à expédier l'huile vers le continent
Tour servant à façonner les pièces des baleiniers
Restes d'un chariot
Chaudrons servant à fondre le lard des baleines et éléphants de mer
Tombe d'un norvégien décédé à PJDA au début du XXe
La chasse à la baleine et l'éléphant de mer qui va alors débuter n’aura rien à voir avec les chasses artisanales des baleiniers américains et anglais qui ont eu lieu jusqu’alors. La révolution industrielle et le développement des grandes villes, notamment américaines, entraine une forte demande en huile nécessaire à leur éclairage. Pour la satisfaire, la chasse industrielle née à la fin du XIXe siècle, use alors de bateaux vapeurs et de canons lance-harpons. Le gibier est directement traité dans des usines construites à proximité de la ressource.
La baleine était tirée sur un plan incliné puis découpée
(photo issue des panneaux d'informations de PJDA)
Probablement un treuil servant à tirer les baleines sur la plage
Jusqu’en 1926, baleines à bosse, baleines franches et éléphants de mer subiront cette chasse. L’Eclair, l’Etoile et le Régent sont de petits vapeurs qui chassent la baleine autour de l’archipel pendant que le Jeanne D’Arc fait des allers-retours vers le continent pour vendre les barils d’huile.
La diminution des populations de baleines et d'éléphants de mer, associée à la première guerre mondiale puis l’arrivée progressive de l’électricité dans les foyers, entrainent un ralentissement de l’activité dès 1914 et son arrêt en 1926.
Les difficiles conditions climatiques de Kerguelen font que PJDA se dégrade rapidement. Dans les années 90, les TAAF décident de protéger ce patrimoine et rénovent quelques bâtiments.
Cuisinière abandonnée dans l'une des bâtisses encore debout
Ancienne Doris (petit bateau)
Revenons maintenant à l'année 2010, et plus précisément, au 2 août. La fine équipe composée de Léo, Lise, Clément, Mathieu, François, Pierrick et moi débarque à PJDA pour 10 jours. Comme je vous l'ai précisé au début, c'est une manip Popchat.
de droite à gauche : Mathieu, Léo, Pierrick, François, Lise, Clément et moi
L’étude des chats à Kerguelen a été démarrée dans les années 90 par le CNRS de Lyon. En améliorant les connaissances sur l’écologie et la dynamique de ce prédateur introduit à Kerguelen dans les années 50, les TAAF espèrent pouvoir un jour l’éradiquer. En effet, sa présence sur la grande terre a eu un impact important sur les populations de certains oiseaux comme les petits pétrels nichant en terriers. L’hiver les chats se nourrissent principalement des lapins qui pullulent sur l’archipel.
Le Popchat est seul pour accomplir de nombreuses taches qui demandent une bonne forme physique ! Des observations et captures de chats ont lieu sur 5 sites : PAF, Ratmanoff, Sourcils-Noirs, Port-Couvreux et PJDA. Les « lines » consistent à marcher sur un chemin piqueté d’une certaines distance (entre 2,5 et 5 km), et de contrôler la présence de chat au alentour dans un rayon d’un kilomètre. Lors d’un contact, la distance et l’angle par rapport au point d’observation sont relevés. Trente observations sont nécessaires pour satisfaire le protocole scientifique. Selon la période de l’année, ces 30 observations sont plus ou moins difficiles à faire…
Les captures de chats à l’aide de cages et de lapins comme appât, permettent de connaitre les chats présents autour des « lines ». De la biométrie et des prélèvements (sang, poils) sont effectués sur chaque chat avant de les pucer et de les relâcher. C’est le même principe que le baguage des oiseaux ! Tout ceci permet d’obtenir un taux de survie, de mieux caractériser les populations (génétique), leurs régimes alimentaires (analyses isotopiques)… Les lapins chassés pour appâter les cages font aussi l’objet de prélèvements. Bref, avec tout ça, le Popchat n’a pas le temps de s’ennuyer !
Pose des cages sous la tempête de neige par Léo, Pierrick et moi (photo Pierrick)
Un chat ! En l'occurrence, il s'agissait d'un chat connu du nom de Clark Gable 2... (photo François)
Léo effectuant une prise de sang sur un chat endormi (photo prise à Ratmanoff en juillet)
Permission d'une journée, nous voilà partis avec les Ecobios sur le plateau du vent. La Baie des Swains nous offre un spectacle magnifique :
Marche sur le plateau du vent, direction plein sud vers le Mont des Lichens
Le Mont des lichens
L'entrée de la baie des Swains (à gauche l'îlot Gaby, à droite l'îlot Altazin, en arrière le massif Gallieni)
Lise, face à l'océan antarctique
Le lac bleu, entre la vallée des neiges à gauche, et le Val d'Ossau à droite
Une autre activité, la "Skyluge"... sensations garanties
le val d'Ossau??? ben il est où Jean-Pierre??
RépondreSupprimerd'ailleurs, en parlant du Béarn, t'as reçu mon colis???