lundi 22 novembre 2010

Port Couvreux (POC)

Voici un des sites visité par le VAT popchat. Je vous avais déjà décris son travail lors de notre séjour à Port Jeanne D’Arc, je ne vais donc pas vous en reparler. Parlons plutôt du site qui a un passé important à Kerguelen.

La dream team, Pierrick, Clément et Léo, en route vers Port Couvreux

Dans le cadre de la réimplantation de la souveraineté française aux îles Kerguelen à la fin du XIXe siècle, la France accorde en 1893 la concession des îles pour 50 ans aux frères Bossière. René et Henry auront à charge d’y implanter des installations pour mener à bien leur projet d’exploitation des îles. C’est donc grâce à eux qu’arrivent en 1908, les Norvégiens à Port Jeanne D’Arc.

Parallèlement, les frères Bossière sont séduits par ce qu’ils ont vu de l’élevage du mouton dans les îles Falkland (= Malouines) et en Uruguay. Ils décident alors de tenter l’élevage de moutons à Kerguelen. Port Couvreux, à l’Est de la presqu’île Bouquet de la Grye (au centre de Kerguelen), est choisi comme site d’implantation. Dès 1913, l’aventure de Port Couvreux démarre. Elle sera quelque peu mouvementée ! En effet, un petit nombre de mouton survivra à la traversée, et la déclaration de la première guerre mondiale mettra fin à leur projet. Cinq ans plus tard, en 1920, les bergers découvrent que le troupeau n’a pas survécu. Un nouveau cheptel est envoyé à Kerguelen. A partir de 1927 et jusqu’en 1930, plusieurs bergers et parfois même leur femme, occuperont les lieux. Quelques accidents endeuilleront aussi Port Couvreux et il faut se rendre à l’évidence que l’élevage à Kerguelen est rendu difficile par le climat et le manque de moyens logistiques. En 1930, la terrible épidémie de béribéri qui sévira dans la conserverie de langoustes des frères Bossière sur l’ile St Paul, sonnera la fin de « l’ère Bossière » dans les terres australes françaises. Les derniers bergers de Port Couvreux sont embarqués en catastrophe par le navire qui part porter secours d'urgence au personnel de l'île. Le scandale qui s'en suivra, ainsi que les difficultés financières, mettra fin aux activités des frères Bossière. Les Iles Kerguelen sont à nouveau désertées.

Aujourd'hui, la cabane existe toujours, enfermée dans un coffrage de tolles pour "préservée" cette cabane historique. Nous logions donc dans une cabane incrustée entre 2 bâtiments, sur l'ancienne terrasse. De nombreux piquets de clotûres jonchent encore le terrain, reliques des anciens parcs à mouton. Sur la plage, on trouve une chaudière ayant servie à fondre du lard d'éléphant de mer, ainsi qu'une "presse à manchot", véritable engin de torture d'une époque pas si lointaine... Tout ceci servaient aux habitants de Port Couvreux pour faire leur huile d'éclairage.

La cabane de POC, avant le coffrage

Port Couvreux

La presse à Manchots

Une doris, relique des anciens habitants de POC

L'environnement de la presqu'île de Grye est particulier. Alors qu'on trouve beaucoup d'Aceana et d'Azorelle à l'Est, ici, les Bryophites sont reines ! Vertes foncées, vertes claires, argentées, il y en a pour tous les goûts. Voici quelques photos :

L'accès à presqu'île est long, 11 h de marche depuis Port Raymond dans l'Anse de St Malo. Ce qui est le plus frustrant, c'est qu'une fois arrivés à l'Anse sabloneuse (à 4h de Port Raymond), on peut aperçevoir Port Couvreux juste en face. Seul moyen d'y accéder, faire le tour (7 h de marche). Etant donné la durée du jour à cette période, une étape à Port Gazelle s'impose.

Anse sablonneuse

Camping à Gazelle

Les Rennes nous rendent visite le soir

A la fin du séjour, une fois le travail terminée, Clément, Pierrick et moi partont pour le mont de Vigie. Vue imprenable sur le Golfe des Baleiniers au nord de la presqu'île de Grye.

Le sommet du mont de la Vigie (335 m)

La baie Irlandaise

Retour vers la civilisation PAFienne diifcile, tempête de neige de face sur la moitié du transit ! C'est ça Kerguélen !

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