mardi 1 juin 2010

Souris city

Un vent à décorner les bœufs, de la neige gelée qui tombe à l’horizontale, la cabane qui tremble, voilà le contexte dans lequel j’écris ces quelques lignes…

Je me trouve cette fois-ci à Guillou, une petite île du Golf située au sud d’Australia et au Nord-Ouest de l’île Longue, en compagnie de Clément (Ecobio) et François (Geophy : en gros notre VAT geek informaticien, naturaliste caché et photographe inspiré). L’objet de notre visite : LES SOURIS ! (rassurez-vous, on ne parlera pas des souris cannibales de Mayès).

De droite à gauche : François (Geophy), Clément (Ecobio) et moi (Photo François)

La cabane de Guillou ! Fief des Ecobios

les toilettes ! parmi les plus beaux de Ker !

Un des occupants des toilettes, comblé !


Levé de lune sur la presqu'île Ronarc'h au loin

Et oui, cette petite bête est arrivée ici clandestinement avec les premiers bateaux, au même titre que les rats. Les moutons, rennes, chats et lapins ont, quant à eux, été introduits volontairement. Les lapins (ou BLO – Bêtes à Longues Oreilles dans le jargon de la marine) ont été introduits par les marins anglais sur de nombreuses îles. Ils avaient pour but de procurer de la viande fraiche à d’éventuels naufragés. Rennes et les mouflons ont été introduits plus tard sur l’île Haute. Les mouflons ont été éradiqués, mais les rennes sont maintenant présents sur la grande terre (et oui, s’était sans compter qu’ils sont bons nageurs !). Les chats ont ensuite été apportés dans les années 50 pour réguler les rats et souris (idem, à croire que personne n’avait prévu qu’ils mangeraient aussi des oiseaux…). Je vous parle là des introductions animales (en oubliant les insectes…), il va sans dire que les végétaux ne sont pas en reste ! A Ker, 22 espèces sont autochtones et 68 introduites ! Pour finir, on pourra préciser que l’introduction d’espèces exotiques dans un milieu est la 2e cause de réduction de la biodiversité après la destruction d’habitats…

Finition du cairn de Guillou. Notez le souci du détail (Photo de François)

Après cette brève sur les introductions d’espèces, revenons-en à nos souris ! Le but de la manip était de quantifier la densité de souris en les piégeant pendant 5 jours sur des sites références comme Guillou. Cette densité peut ensuite être mise en relation avec des données climatiques. Des prélèvements de tube digestif ont aussi été réalisés pour vérifier la présence de parasite. Sur cette période, nous avons capturé 120 souris. Parallèlement sur l’île Cochon, Lise, Pierrick et Mathieu (Gener) en ont eu 197 ! Bref, la communauté des souris kerguelénienne à encore de beaux jours devant elle !


Capture des souris

En pleine dissection

François a appris à faire du pain entre 2 dissections

Vue sur le Mont Ross (point culminant de Ker : 1850 m.)

1 commentaire:

  1. merci pour ces beaux souvenirs, l'image du cairn et splendide, bonne idée du photographe

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