Chizé, la 5e base des TAAF

Depuis le 7 septembre dernier, je suis en formation au Centre d’Etude Biologique de Chizé (CEBC), laboratoire du CNRS implanté dans une ancienne base américaine de l’OTAN en pleine forêt de Chizé (Deux-Sèvres). L'isolement du centre au cœur de 5000 ha de forêt lui a valu ce titre de 5e base des TAAF (Terres Australes et Antarctiques Françaises) parmi les 4 existantes : Amsterdam/St Paul, Crozet, Kerguelen et Terre Adélie. Le but de ce préambule de 2 mois est de faire connaissance avec les chercheurs pour qui je vais travailler, et de prendre en mains protocoles et méthodes de travail qui rythmeront mes journées à Kerguelen.

Mon travail sur place consistera à poursuivre des suivis démographiques d'oiseaux et mammifères marins à long terme (plus de 60 ans de suivis pour certaines espèces !), ainsi que de participer à des études plus temporaires sur la biologie et l'écologie des oiseaux et mammifères plongeurs. L’importance de ces suivis réside dans le fait qu’oiseaux et mammifères de ces régions australes, sont tous des prédateurs marins supérieurs, c’est à dire situés en haut de la chaine alimentaire. Ils reflètent donc ce qui se passe chez les organismes situés sur un échelon inférieur à eux (poissons, zooplancton, phytoplancton…) dont les fluctuations de populations sont fortement liées aux milieux et aux changements qu’ils peuvent subir (réchauffement climatique, courants marins, état de la glace antarctique, activités humaines…). On peut donc, par l’étude de ces prédateurs supérieurs, montrer l’influence des changements, prévoir leurs évolutions, et ainsi sensibiliser l’opinion politique et publique aux dangers pouvant menacer notre planète. Des solutions sont aussi proposées aux organismes décideurs afin de remédier ou limiter certains de ces problèmes. Nous verrons tout cela avec des exemples concrets au cours de mon hivernage !

Je ne suis bien entendu pas tout seul à partir faire ce genre de travail. 5 autres VAT (Volontaire à l’Aide Technique) sont ici avec moi pour partir dans les TAAF. Nous sommes tous employés par l’Institut Polaire Français, Paul-Emile Victor (IPEV), chargé par l’administration des TAAF de gérer l’application et la logistique des programmes scientifiques menés sur place.

Pour pouvoir réaliser leurs recherches, les laboratoires ayant monté un projet d’étude ont besoin de l’aval et de l’aide logistique de l’IPEV. L’institut va organiser toute la logistique sur place. Nous sommes donc employés par le l’IPEV, mais à disposition du CEBC-CNRS pour les programmes qu’ils mènent là-bas.